LES PREPARATIFS = HESITATION NORMANDE ???
Il me tardait depuis longtemps de pouvoir retrouver Davide Fabbri en
séance de dédicaces. Le Festival Bulles en Seyne (dans le Var) ne m’était pas
abordable, à la fois pour une question de distance mais également pour un
problème d’emploi du temps.
A l’annonce, via le site Glénat et grâce à ma correspondance avec
Davide, d’une tournée de dédicaces en Normandie de l’équipe d’Opération
Overlord à l’occasion des 70 ans du débarquement, j’ai été longuement tiraillé
par l’envie d’y participe. Cependant, plusieurs arguments retenaient mon
engouement : l’organisation, la distance, le coût mais également la tenue sur le week-end du 12 au 14 juillet
d’une fête de famille.
Je suis resté indécis toute la semaine précédent mes congés, rongé
entre l’ardeur de participer à cette tournée et un frein inconscient que je me
fixais lié au doute de la confirmation de la présence des auteurs aux lieux et
dates annoncées. Mon épouse ne comprenait pas cette indécision mais il me semblait
indélicat de m’engager dans une telle "aventure" sans être certains
d’y retrouver Davide.
J’aborde également la possibilité d’un départ en Normandie avec mon
fils aîné pour savoir s’il serait prêt à m’accompagner si mon projet venait à se
concrétiser. Celui-ci répond par l’affirmative sans vraiment réfléchir à deux
fois.
A force d’hésitations, je franchie le pas et tente de prendre les
renseignements adéquats avec, en parallèle, un repérage internet des hôtels
environnants. Le samedi 11 juillet dans la matinée, je contacte donc la
librairie de La-Haye-du-Puits où les auteurs sont annoncés le dimanche 12. La
personne que j’ai au téléphone m’explique que la séance est organisée lors d’un
salon du livre qui fait partie d’une animation (la liberté en fête) organisée
par la communauté de communes de La-Haye-du-Puits qui se déroule sur le site de
Bolleville. Elle m’oriente alors vers l’office de tourisme que je contacte
derechef pour obtenir les précisions nécessaires et, notamment, la confirmation
de la présence des auteurs. Je contacte également la maison de la presse de
Carentan ou les auteurs sont également attendus dans la matinée du 14 juillet.
L’interlocutrice que j’ai au téléphone ne peut me confirmer la présence de tous
les artistes et me conseil de rappeler le samedi après-midi pour plus de précisions.
Le doute revient alors au galop.
Je tente alors le tout pour le tout et envoie un courriel à Davide afin
d’obtenir les informations à la source (il est alors près de 13h00). Sachant
qu’il est sûrement déjà en France, je ne m’attends pas forcément à une réponse
immédiate mais mon initiative saura me donner raison puisque moins d’une heure
plus tard (13h38), l’épouse de Davide me confirme sa présence aussi bien à
Bolleville qu’à Carentan. Avec cette certitude, je peux donc passer à la phase
suivante de l’opération, à savoir la réservation d’un hôtel pour la nuit du 13
au 14 juillet. Via un site de réservation, j’avais vu des chambres disponibles
pour l’hôtel Le commerce de La-Haye-du-Puits (qui plus est à partir de 37 €).
Je ne me fait pas beaucoup d’illusions (sachant que la plupart des hôtels
environnants affichent complets) mais tente tout de même le coup. La personne
qui me répond doute d’une disponibilité en raison d’un mariage. Après
vérification, elle me confirme la « vacance » d’une chambre que je
réserve aussitôt sans vraiment poser de questions (notamment les tarifs). Seul
impératif : récupérer les clefs avant 12h/12h30. Pas de problème puisque j’ai
prévu de partir pour 6h00 et que ViaMichelin affichait un trajet de 4h44 pour
près de 380 km).
Le parcours de notre point de départ à notre arrivée à la Haye-du-Puits puis nos différentes étapes dans la Manche.
Une fois ces formalités réalisées, je confirme notre départ à mon fils aîné
qui est "emballé". Reste maintenant à préparer nos affaires sans
oublier l’appareil photo qui sera notre témoin de ce périple.
La fin de journée du samedi 12 juillet est rythmée par nos préparatifs
pour notre fête familiale. Je souhaite profiter de cet anniversaire pour ne pas
décevoir nos hôtes mais fixe notre heure de couché à 1h00 au plus tard (pour un
levé aux alentour de 5h30). La soirée crêpes organisée par les cousins
trentenaires est plus que conviviale et, sachant que je reprends la route très
tôt le lendemain, je n’accepte qu’un seul verre d’apéritif. A l’heure convenue
et après avoir remercié nos hôtes, nous nous éclipsons pour aller emmagasiner
quelques heures de sommeil.
DIMANCHE 13 JUILLET
2014 = PREMIERE MANCHE !!!
A l’heure programmée, le réveil m’invite au départ. Je procède aux opérations de rigueur (toilettes dans les
deux sens du terme) et procède ensuite au réveil de mon fils. Nous partirons
finalement avec une demi heure de retard. Il est donc 6h30 lorsque nous
quittons les Deux-Sèvres. Malheureusement pour moi, mon départ est marqué par
des douleurs abdominales qui vont légèrement nous ralentir, en plus de la
nécessité de faire le plein de la voiture.
Finalement, à partir de Vallet (44), le trajet se passera
merveilleusement bien. Les moments d’échanges avec mon fils alterneront rigolades
et découvertes de lieux et paysages au son d’une émission rap qui, étonnamment,
ne me "rabattra" pas les oreilles et sera quasiment la seule
fréquence que nous capterons sans "hachures". La présence continue de deux fois deux voies et
d’autoroutes me facilite allègrement la conduite. Nous ne marquons pas de pause
et quittons l’A84 pour quelques Départementales. Qu’elle n’est pas alors notre
surprise de découvrir un "enrobé" de couleur rougeâtre qui nous
porte jusqu’à la Haye-du-Puits
via Coutances et son impressionnante cathédrale.
Une fois à destination, notre première étape consiste à récupérer les
clefs de la chambre. C’est l’occasion pour moi de prendre un petit café.
Ensuite, direction le centre de La
Haye-du-Puits afin de retirer un peu de liquide et acheter quelques
viennoiseries qui nous servent de petit-déjeuner tardif (il est un peu plus de
11h00).
Nous prenons maintenant la direction de Bolleville et plus précisément le stade Perier où se
déroule la manifestation "La Liberté en fête".
Le Flyer de l'animation
Arrivée sur site, des personnes organisent et
orientent les visiteurs vers le lieu de stationnement (un simple champ). Nous nous dirigeons ensuite
vers le lieu de la manifestation et là, quelle n’est pas nôtre surprise de
découvrir une étonnante reconstitution
d’un camp américain avec hôpital de campagne mais également de nombreux
véhicules américains du débarquement.
Après la découverte, nous nous orientons vers l’objet de notre séjour :
la séance de dédicaces. Celle-ci se trouve sous un grand "tivoli" et
regroupe également des stands d’auteurs d’ouvrages spécialisés sur le militaria
et l’histoire militaire régionale. Lorsque nous arrivons devant les artistes
des albums Glénat, ceux-ci sont en plein travail et réalisent
consciencieusement de magnifiques dessins sous l’œil attentionné des quelques
personnes présentes. Vu l’heure, il n’y a pas foule et nous
n’avons pas longtemps à attendre avant d’aborder les « artistes ».
De gauche à droite : Davide Fabbri, Christian Dalla Vecchia, Domenico Neziti et Bruno Falba |
Lorsqu’il me voit, Davide se lève pour me saluer et cela me fait énormément
plaisir. Il en profite même pour me présenter à Christian Dalla Vecchia que je
n’avais jamais rencontré jusqu’alors (mais que je connaissais forcément
puisqu’il a été longuement l’encreur de Davide sur ses albums Star Wars). C’est
également l’occasion pour moi de découvrir Domenico Neziti que je ne
connaissais que via son travail de coloriste et par le biais de son deviantart.
Les échanges avec Bruno Falba, le scénariste des volumes 2 et 3 (et du prochain
consacré au commando Kieffer) sont amplement facilités puisqu’il est le seul
français du quatuor. Je note qu’avec la réalisation de BD franco-belges, Davide
s’est mis à parler un petit peu français et qu’il est désormais possible pour
moi d’échanger avec lui dans la langue de Molière plutôt que dans celle de
Shakespeare. Domenico Neziti parle également français. En attendant nos tours,
nous prenons plaisir à contempler les superbes dédicaces qui sont réalisées.
Davide propose même un Stormtrooper à une femme qui, devant nous, lui
présente un bloc dessins. Nous avons pu échanger avec cette personne et, je
suppose son mari, qui étant passionnées de BD, venaient de Cherbourg pour cette
séance alors qu’ils étaient à celle de Bayeux la veille. Au gré de nos
échanges, ils me parlent du festival de Saint Malo qu’ils fréquentent tandis
que moi je leur évoque mes expériences du festival d’Angoulême. Je leur fais
découvrir les différents travaux de Davide via son sketchbook que j’avais
apporté avec moi. Lorsque arrive le moment tant attendu de la dédicace, je
présente le vol. 3 à Davide tandis que mon fils présente le vol. 2 à Christian
Dalla Vecchia. A chaque personne qui se présente à eux et selon les albums, les
artistes demandent ce que la personne souhaite en dédicace (un soldat
américain, anglais ou bien allemand ?). Avant qu’ils ne débutent, j’ai le
plaisir d’échanger longuement car malgré la barrière de la langue pour les
dessinateurs et le coloriste, l’ensemble
de l’équipe est très à l’écoute des lecteurs et ils n‘hésitent pas à partager
sur leurs expériences. Ce sera l’occasion pour Davide de me parler des
couvertures préparatoires et de détails et vérités pratiques qu’il a fallu
respecter ou non (comme l’idée fausse propagée par le cinéma qui consiste à
faire tenir le pistolet-mitrailleur Sten par le chargeur alors que cela
provoquait des problèmes de fonctionnement). Pour un amateur de BD et de
militaria comme moi, les échanges sont véritablement riches.
Tandis que le coup de crayon de Davide est beaucoup plus "affirmé", Christian Dalla Vecchia s’applique en apportant
précision et décors de fonds. Il faut savoir que c’est la première publication
de Christian Dalla Vecchia en tant que dessinateur.
C’est donc un véritable travail d’équipe que réalise le quatuor. Alors
que Davide et Christian dessinent, Domenico applique les ombres et Bruno Falba
glisse des légendes et quelques mots amicaux sur les albums qu’il a scénarisé.
J’ai rarement eu l’occasion d’avoir en dédicace le scénariste, le
dessinateur et le coloriste quand le dessinateur n’est pas son propre coloriste
voir même le scénariste.
Avant de débuter, Davide me laisse le choix. Comme c’est le vol. 3 qui
aborde une opération menée par les anglais, je lui demande un soldat de sa Majesté.
Avant de débuter, Davide me demande alors (en français) : « avec le
casque ou le basque » en voulant parler du béret. J’opte donc pour le
béret qui fait un peu plus "commando". Après la mise en ombre de
Domenico, un retour dans les mains de Davide pour l’application du camouflage
et la touche finale par Bruno falba, voici le résultat :
De son coté, mon fils a demandé à Christian Dalla Vecchia un soldat américain dont voici le rendu après un passage par le pinceau de Domenico.
Il y a peu de mots pour qualifier la qualité des dessins réalisés avec
dextérité par Davide, Christian et Domenico. S’il ne devait y en avoir qu’un,
je retiendrai "sublime".
Les commentaires non dénués d’humour de Bruno Falba ajoutent énormément
puisqu’ils compensent le caractère "tragique" des albums.
Nous quittons les auteurs vers
13h15 puisque avec la fin de nos dédicaces arrive l’heure de la pause repas.
C’est donc l’occasion pour nous d’aller également nous "sustenter" mais avant cela, nous en profitons pour faire le tour
des animations et de contempler les divers véhicules militaires exposés tels
que : blindés légers M8 Ford, les fameuses Willys et leur remorque (qui me
rappellent la maquette Tamiya que j’avais réalisé quand j’était ado), un Dodge
ambulance, une traction aux couleurs de la résistance, un Half-Track M3 anti-aérien,
de nombreuses motos (Harley principalement) et j’en passe.
Lorsque nous arrivons au stand « sandwich » mon fils opte
pour un burger « fermier » puisque les sandwichs et burger sont
réalisés avec de la viande provenant d’élevages de la région. A l’heure où
nous arrivons, le stock de frites est déjà épuisé. Ces burgers sont
véritablement "délicieux". Nous en profitons ensuite pour nous
rafraîchir en faisant une petite halte à la buvette ou nous prenons des verres
de boissons gazeuses.
En poursuivant notre visite, mon fils s’arrête à un stand où est
proposé la réalisation de Dog Tags personnalisables. Il en souhaite une en
souvenir et la dame qui les réalise, en plus de nous donner divers détails
techniques, nous explique la composition en cinq lignes (Nom, Prénom, Date de
Naissance, Groupe Sanguin et Religion). Nous pouvons donc respecter cette
composition ou bien modifier certaines lignes. Elle évoque alors la possibilité
d’intégrer un pseudo comme pour les jeux vidéos et c’est ce qui retiendra le
choix de mon fiston (la vendeuse a donc avancé un argument commercial de
poids). Il choisira également un modèle
avec silencieux.
N’ayant pas eu l’occasion de manger des frites avec notre burger, je
propose alors l’achat d’une crêpe. Nous commandons deux crêpes au sucre que
nous dégustons assez rapidement.
Nous poursuivons notre visite au sein de la reconstitution du camps US
en passant par l’hôpital de campagne, la station radio, le magasin ou l’on peut
voir que le dentifrice Colgate© était déjà présent en 1944.
Aux alentours de 14h45, nous regagnons le salon du livre afin de
retrouver le quatuor d’Opération Overlord. Ils sont déjà de nouveau à pied
d’œuvre et ont repris leur rythme de travail. Davide, gêné par une mouche "errante" qui le perturbe dans sa séance, réussira un superbe
« touché » via une pitchenette administrée à l’insecte. Après que
Davide est réalisé un superbe GI en compagnie de son PM Thompson, je lui présente
le volume 1 de la série. Comme il me demande ce que je souhaite et que nous avons
eu un américain et un anglais, j’opte pour un soldat allemand. J’abuse en lui
demandant s’il est possible de le faire avec la Stg 44. Il accepte volontiers en me confiant que
c’est l’arme qu’il utilise dans le jeu Call of Duty.
Voici le résultat après la mise en ombre et le camouflage réalisé par
Domenico.
Entre temps, plusieurs personnes sont arrivées (dont une dame mariée à
un Italien et qui le parle couramment lui permettant de communiquer aisément
avec les artistes notamment sur les qualités "culinaires" de
la région de Bologne ou bien un autre gendarme mais cette fois en civil
puisqu’il n’est pas de service) et l’équipe est fortement sollicitée.
Nous quittons le site de Bolleville aux alentours de 16h00 pour
rejoindre La-Haye-du-Puits et son office de tourisme afin de récupérer une
carte des alentours. Malheureusement pour nous, l’office est fermé. Nous en
profitons tout de même pour prendre en photo avec notre téléphone une carte de
la région qui nous permet de prendre la direction de la cote ouest afin de
découvrir la plage. Notre choix se porte sur la commune de Créance Plage ou
nous découvrons le panoramique suivant :
Nous profitons de quelques instants sur la plage pour observer au loin les îles anglo-normandes et prendre une bouffée d’air marin revigorante dont les odeurs sont portées par le vent.
Nous retournons ensuite sur le site de Bolleville pour voir s’ils
servent encore des sandwichs. Il est malheureusement trop tard. De toute façon,
mon fils souhaitait avoir des crudités donc pas de regrets de ce coté là. En
repartant, nous jetons un œil au salon du livre et qu’elle n’est pas notre
surprise de constater que nos "amis" sont toujours à l’œuvre d’arrache-pied pour satisfaire un public qui s’est fait plus nombreux. Les gens se sont
peut être décidés à sortir après 16h00 ?
Nous reprenons la direction de La-Haye-du-Puits en quête d’un dîner.
Nous écumons en vain plusieurs boulangeries à la recherche de sandwichs
crudités pour finalement nous rabattre sur un kébab. Lorsque nous rentrons dans
le commerce aux alentours de 19h00, nous prenons un peu les vendeurs au
dépourvu et sommes obligés d’attendre un peu que la viande soit bien grillée.
Qu’importe nous avons tout notre temps et notre choix est définitif. Après une
vingtaine de minutes, nous pouvons partir avec nos sandwichs biens chaud. Ne
nous reste plus qu’un endroit à trouver pour les déguster. Sachant que nous ne
voulons pas trop nous éloigner de l’hôtel, nous optons pour un banc situé au
pied de l’église.
Mon fils savoure son kébab sachant que c’est une première
pour lui. Après que nous ayons tout englouti, nous rentrons à l’hôtel pour y
terminer la soirée. J’en profite pour me reposer un peu alors que mon fils
s’approprie la tablette afin de passer le temps sur un jeu de foot. Après que
je me soie assoupi un petit peu, il est près de 21h30 et la finale de la coupe
du monde opposant l’Allemagne à l’Argentine ne va pas tarder à débuter. Même si
nous ne sommes pas "footeux", il aurait été difficile de passer à
coté d’un tel évènement. Avec les prolongations d’un match qui nous semble
« interminable », il est près de 0h00 quand nous procédons à
l’extinction des feux.
LUNDI 14 JUILLET = LES FEUX
DU 9ème ART (sans artifices).
Le portable affiche 7h30 quand la sonnerie retentit. Nous ne nous
levons pas trop tard car je souhaite arriver à Carentan - seconde étape de
notre périple - aux alentours de 9h00. Après les diverses formalités d’usage
(douche, pauses toilettes et j’en passe) et la préparation de nos "maigres" bagages, il est près de 8h30 lorsque nous accrochons la
clé de notre chambre pour quitter l’hôtel. A notre entrée dans la voiture, nous
supposons que la nuit a été fraîche puisque les bouteilles que nous avions
laissé sont assez froides. La distance qui sépare la Haye-du-puits à Carentan
est estimée à 24 km
pour 29 mn de trajet (toujours selon ViaMichelin). Nous découvrons donc au gré
de cette petite demi-heure de route des paysages assez proches de ceux de notre
département. Cependant, les champs semblent plus "verts". Est-ce en
raison de la pluviométrie ou bien des marais qui compose cette zone du parc
naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin ?
Il est un peu plus de 9h00 lorsque nous nous stationnons sur la place
de l’Hôtel de Ville de Carentan.
Avec le plan que j’avais édité, il ne nous est pas difficile de trouver
le chemin de la maison de la presse.
Lorsque nous arrivons devant, la "gérante" est en train de sortir
les présentoirs à cartes postales. Je lui demande alors si c’est bien ici que
se tient la séance de dédicace et celle-ci me répond par l’affirmative. Nous
entrons donc dans le commerce dans l’attente du quatuor italo-français (comme il
y a plus d’italiens, je le tourne de cette façon). Comme nous n’avons pas pris
de petit déjeuner, je propose à mon fils d’aller à la boulangerie pour nous
acheter quelques pâtisseries. Il revient peu de temps après en me stipulant
qu’il lui manque quelques centimes d’Euro et je comprend pourquoi lorsqu’il
revient la seconde fois puisqu’au lieu d’un petit pain brioché, celui-ci a en
fait acheter une brioche complète. Qu’importe, j’en mange une partie et
conserve le reste pour plus tard. Au fur et à mesure que la maison de la presse
s’organise pour accueillir ses "invités" grâce au dynamisme de sa
jeune gérante, nous voyons défiler nombre de Carentanais qui viennent acheter
le journal ou bien du tabac (pas bien !!!). Le stand pour les dédicaces
prend finalement forme et j’en profite alors pour racheter les deux albums de
la série scénarisés par Bruno Falba ainsi que le quotidien "La Presse de la Manche" qui comporte
un article sur l’animation de la veille. Très peu de personnes semblent
présentes ou intéressés par la séance de dédicaces.
Il est alors un peu moins de dix heures moins dix lorsque dans la rue, résonnent des paroles en italien signe que les
artistes sont arrivés. A leur entrée dans le commerce nous nous saluons comme
il se doit puis ils s’avancent de suite pour se présenter auprès de la gérante.
Afin de faciliter le dialogue, Bruno Falba se charge de présenter l’ensemble de
l’équipe. La gérante propose alors un café à l’ensemble du staff et, comme je
suis là depuis près de ¾ d’heure, m’en propose également un. Après une première hésitation, j’accepte
volontiers et accompagne Bruno Falba qui
est le seul de l’équipe à boire du café puisque les autres membres préfèrent de
l’eau. Les boissons sont accompagnées de chouquettes, pâtisserie que notre trio
italien à découvert et apprécié tout au long de cette tournée en Normandie.
D’ailleurs Bruno Falba plaisantant avec les artistes leur évoque une
nouvelle série intitulée "Opération Chouquettes" (si j’en crois ma
recherche internet, la chouquette tirerait son origine d’un certain Popelini,
pâtissier italien de la suite de Catherine de Médicis. Une boucle serait-elle
bouclée ?).
Chacun prépare ses différents outils de travail tels que
feutres, stylos à encre de chine, crayons bleus taillés comme il se doit, porte
mines bleues, brosse pinceau … et feutre blanc pour Bruno Falba afin qu’il
puisse apporter sa touche personnelle sur les différents fonds noirs des deux
dessinateurs. C’est dans une ambiance amicale et « bon enfant » que
se déroule cette séance de dédicace qui débute par les albums qu’un jeune
passionné d’histoire et de BD avait confié à la gérante. Davide et Christian
réalisent donc un GI et un Landser.
Quand arrive mon tour, je propose à Davide de me réaliser la figure
majeure et centrale du volume 3, à savoir Victoria le personnage féminin qui
apparaît également dans les deux premiers tomes. Ce que je n’avais pas noté, si
les précisions de Bruno Falba ne m’avaient pas éclairées. Davide explique
qu’étonnamment, c’est la seconde fois qu’on lui propose ce personnage depuis le
début de ses différentes séances de dédicaces en France, la première remontant
au festival Bulles en Seyne des 14 et 15 juin 2014. Pour Christian, sur les
conseils de mon fils, je propose un officier allemand.
Voici le résultat de leurs réalisations :
Les amateurs ne seront pas nombreux à se présenter devant nos artistes.
Il y aura bien quelques clients qui s’attarderont pour contempler le travail
des artistes mais très peu seront ceux à franchir le pas. Il y aura tout de
même la seconde employée de la maison de la presse qui devant la qualité des dessins réalisés
franchira le pas pour son mari en acquérant deux albums afin d’obtenir un GI de chaque dessinateur. Nous aurons
également le plaisir de croiser la route de Michel, un habitant des alentours
qui n’était encore qu’un enfant lorsque les troupes américaines ont débarqué et
tenu la région après le 6 juin 1944. Ce monsieur échange longuement avec Bruno
Falba auquel il rapporte quelque uns de ses souvenirs d’enfance. Michel, que
l’on sent enthousiaste à faire partager son expérience, en profitera pour
acquérir l’ensemble de la série afin de se la faire dédicacer par l’équipe. Il
obtiendra donc tour à tour un GI et un parachutiste britannique avec son casque
(et non pas le basque !!!) par Davide et un Landser par Christian.
A chaque fois que Davide termine une dédicace, il lance "Domenico !" afin que celui-ci prenne connaissance d’une nouvelle
mise en « ombres » qu’il lui
faut réaliser. Cette façon de faire de Davide amusera d’ailleurs mon fils qui,
par la suite, à chaque fois que Davide terminera une dédicace lancera un "Domenico !!!"
qui fera sourire Davide à son tour.
Tandis que Christian termine un GI en plein débarquement et après avoir
demandé à la gérante de la maison de la presse si je pouvais obtenir un dessin
sur feuille, je demande à Davide s’il peut me réaliser une dédicace de
l’univers de son ami Paolo Parente à savoir Dust. Il accepte volontiers et en
conséquence, je lui demande le
personnage de Sigrid Von Thaler.
En discutant avec Davide, celui-ci me confie
qu’il doit rencontrer Paolo Parente sur
le stand Twistory Studio à l’occasion du San Diego Comic Con. En effet, il
semble que Davide travail sur une série Western pour Twistory. Est-ce en lien
avec Belle’s War puisque Davide a réalisé des planches pour le jeu de carte
digital lié à ce projet ?
Il est un peu plus de 12h30
lorsque les artistes terminent leur séance. Ils doivent ensuite aller manger
dans une pizzeria avant que Davide et Domenico ne reprennent le train à Caen
pour rentrer en Italie via Paris. Christian doit poursuivre seul la tournée de
dédicace en France. Cela lui vaudra d’ailleurs quelques plaisanteries de ses
camarades italiens (poor Christian,
alone in France). C’est donc l’occasion pour nous de dire au revoir à
l’ensemble des personnes présentes tout en remerciant plus particulièrement et
chaleureusement Davide, Christian, Domenico et Bruno Falba. J’en profite pour
dire à Davide de saluer son épouse Angela de ma part car sans la réactivité et
gentillesse de cette dernière, mon projet de séjour aurait très certainement
été «tué dans l’œuf ».
Cette séance de dédicaces au sein de la maison de la presse de Carentan
qui prend fin à 12h30 est un formidable moment d’échange avec l’équipe créative
de la série. En effet, le peu de personnes présentes permet de discuter
longuement, librement et amicalement avec l’ensemble des artistes. Qu’importe
la barrière de la langue puisque Bruno Falba ou Davide traduisent à Christian
tandis que Domenico comprend aisément le français. Il a été fort appréciable de
pouvoir profiter du talent de l’ensemble des artistes et ce, en toute
« simplicité » car franchement cette rencontre dans le Cotentin à
réellement été marquée par le caractère « humble » de toute l’équipe
qui a su offrir et partager sans compter. Je ne peux que les remercier de
m’avoir fait profiter de leurs qualités « humaines » grâce aux
différents moments d’échange qu’ils m’ont accordé et qui resteront un moment fort
de mon expérience de bédéphile. Je tiens également à saluer et remercier la
gérante de la maison de la presse de Carentan pour cette initiative et pour le
caractère jovial et cordial de l’accueil qui nous a été fait lors de cette
matinée du 14 juillet 2014.
Cette photo est une preuve du caractère jovial de l'équipe |
Après avoir quitté la maison de la presse, nous recherchons une
boulangerie afin de nous acheter des sandwiches. Celle dans laquelle nous
faisons halte ne dispose plus que d’un sandwich poulet-crudités (que mon fils
s’empresse de s’approprier) et un panini. Le temps que ce dernier soit
réchauffé et nous reprenons la direction de notre zone de stationnement ou nous
en profitons pour savourer notre repas.
Il est un peu plus de 13h15 lorsque nous reprenons la route en
direction de Sainte-Mère-Eglise. Ville renommée pour les parachutages
américains qu’elle connut dans la nuit du 5 au 6 août 1944 et pour être l’une
des premières communes de France à avoir été libérée par les airs. A notre
arrivée sur site nous trouvons un parking payant (2 euros quel que soit le
temps passé) avant que ne s’offre à nous la vue du musée airborne (troupes
aéroportées américaines) puis celle du clocher de l’église avec le mannequin de
John Steele et son parachute (lors du parachutage allié, John Steele emporté
par son parachute resta accroché pendant près de deux heures sur le clocher de
l'église). Comme nous n’avons pas le temps de faire la visite, nous faisons
quelques photos du site et passons tout de même au « magasin » du
musée afin d’acquérir quelques souvenirs (des magnets représentant l’église
pour les grands-parents, un magnet du drapeau américain pour mon fils et un
magnet comportant les armes des troupes aéroportés pour Le Frangin). Nous
faisons tranquillement le tour de la place centrale qui comporte divers commerces dont des magasins
de souvenirs et un surplus militaire !!!
Photos et documents souvenirs
Nous regagnons ensuite le parking
en direction de notre prochaine étape, Saint-Lô. Il nous faut plus d’une
demi-heure pour parcourir la quarantaine de kilomètres qui sépare
Sainte-Mère-Eglise à Saint-Lô. A notre arrivé au sein de la malheureuse «
Capitale des Ruines », funeste surnom en raison de sa destruction en quasi
totalité entre le 6 juin et le 17 juillet 1944, nous nous engageons vers le
centre-ville et passons devant l’Hôpital mémorial France/Etats-Unis. Nous nous
stationnons au pied des remparts, passons par la porte au lait afin de
rejoindre l’église Notre Dame.
Cette dernière conserve les stigmates des
destructions puisque la nef fut éventrée à la suite de l'effondrement de la
tour Nord bombardée par l'artillerie allemande. La pause au sein de cette
commune n’est que de courte durée. Après un petit tour le long des remparts
nous reprenons la route afin, cette fois ci, de regagner les Deux-Sèvres. Les 360 km qui nous séparent de
notre domicile sont l’occasion de profiter des divers paysages locaux que nous
rencontrons. Nous apercevons le Mont Saint-Michel lorsque nous abordons
Avranche.
Si, si, c'est bien le Mont St Michel |
A notre arrivée sur Rennes, comme nous ne prenons pas la même rocade
qu’à l’aller, mon fils ne peut contempler et prendre en photo le stade des
« rouge et noir ». Entre Rennes et Nantes, nous nous amusons des noms
de plusieurs communes (Mouais, Corps-Nuds située juste avant Bain-de-Bretagne
…).
Etonnant !!!!
Nous profitons d’une halte sur l’aire de Pomméniac afin de prendre un café
et un chocolat que nous accompagnons du reste de la brioche achetée le matin
même à Carentan. Il est un peu plus de 17h00 lorsque nous quittons cette aire
de service et c’est sans discontinuer que nous poursuivons en passant par
Nantes puis Cholet pour un retour à la maison aux environs de 19h10. Ainsi
s’achève notre périple sur deux jours qui nous a laissé un souvenir mémorable
de nos rencontres avec l’équipe créative de la série BD Opération Overlord mais
également un aperçu des diverses richesses (touristiques, culturelles,
historiques, relationnelles …) du Cotentin qu’il nous faudra explorer plus
longuement dans un avenir proche.
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